Suite à l'annonce par Dominique de Villepin de sa candidature à l'élection présidentielle, les responsables UMP sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. "Une candidature de témoignage", selon son ancienne porte-parole de République solidaire, Marie-Anne Montchamp, aujourd'hui au gouvernement, qui appelle, comme beaucoup de ses camarades, au rassemblement derrière Nicolas Sarkozy. Il "a eu la mauvaise idée de la dissolution de 1997. Je voudrais qu'il ne commette pas l'erreur de la division en 2012", a lancé Nadine Morano.
Ils ont été surpris, mais ont rapidement réagi. Après l'appel de Dominique de Villepin, dimanche soir, à "l'union nationale" autour de sa candidature, plusieurs responsables UMP sont montés au créneau pour dénoncer l'entrée du président de République solidaire dans la course à la présidentielle. "C'est un homme seul, sans moyens financiers, sans mouvement politique...", a jugé Nadine Morano, ministre de l'Apprentissage et responsable UMP en charge des élections, avant d'ajouter lundi sur BFM TV que, "dans cette période de crise grave, se lancer dans une candidature solitaire est dangereux".
Nadine Morano a également tenu à rappeler le passé de Dominique de Villepin : il "a eu la mauvaise idée de la dissolution de 1997. Je voudrais qu'il ne commette pas l'erreur de la division en 2012". Et de demander à l'ancien Premier ministre de prendre "encore le temps de la réflexion" et de "rallier Nicolas Sarkozy", dont la candidature devrait être officialisée au début de l'année prochaine.
"Le risque d'un 21 avril à l'envers est réel"
Un avis partagé par Valérie Rosso-Debord, qui "regrette" la décision de Dominique de Villepin. Dans un communiqué, la déléguée générale adjointe de l'UMP affirme que "le risque d'un 21 avril à l'envers est réel et nous appelons toute notre famille politique à se rassembler et à se mobiliser face à la gauche et au FN". Il appartient à la "famille politique de l'UMP", a renchéri Nadine Morano. Une formulation déjà utilisée par la ministre la semaine dernière lors de la déclaration de candidature de François Bayrou.
"Je prends acte de cette candidature (…) de témoignage", mais "il me semble que le moment n'est pas optimal pour ce type de candidature", a pour sa part estimé son ancienne porte-parole Marie-Anne Montchamp, qui a quitté sa fonction en novembre 2010 après avoir été nommée secrétaire d'État aux Solidarités. Si elle reconnaît à Dominique de Villepin du "panache" et du "talent", elle appelle à "une attitude de soutien derrière le président de la République qui a la tâche immense de tenir le pays hors de l'eau".
Pour Minc, cela se terminera de "manière un peu pitoyable"
Mais en regrettant cette candidature, ils reconnaissent que ce n'est pas une bonne nouvelle pour le futur candidat UMP à la présidentielle. "Ce n'est pas une bonne nouvelle. Il pourrait y en avoir de meilleures", a clairement indiqué le député Eric Raoult. Mais il préfère rester optimiste : "On peut être candidat en décembre et soutien en mars." Vantant les qualités de l'ancien Premier ministre, l'élu de la majorité estime, sur France Inter, qu'il ne faut pas créer "l'irrémédiable" et lance un message à Dominique de Villepin : "La politique, ça ne se fait pas tout seul. Tu t'es présenté, mais il ne faut pas se séparer."
"Ce que je souhaite, c'est qu'il revienne dans sa famille", a également déclaré lundi le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob. "Il est mieux qu'il revienne. Plus on est rassemblé, plus on a de chances de gagner", a lancé le député de Seine-et-Marne, sur France 2. "Je ne souhaite pas qu'ils (avec Hervé Morin) aillent jusqu'au bout." Invité de France Info, le conseiller de Nicolas Sarkozy, Alain Minc, a de son côté été très sévère avec Dominique de Villepin, estimant que "tout ça se terminera de manière un peu pitoyable pour lui (…) Je pense vraiment qu'il sera sur la trajectoire de Michel Debré en 1981". A l'époque, l'ancien Premier ministre du Général de Gaulle avait recueilli 1% des voix à la présidentielle. Un score dont est crédité Dominique de Villepin dans les derniers sondages, réalisés, certes, avant sa déclaration de candidature.
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