JUSTICE - L'ancien président a été condamné a deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs...
Deux ans de prison avec sursis pour l’affaire des emplois fictifs. Jacques Chirac est le premier président de la Ve République à être condamné. «Justice est faite», jubile Eva Joly dans un communiqué. L’ancienne juge d’instruction relève que ce «jugement rendu après un véritable marathon judiciaire est la preuve de la nécessité et de l'utilité d'une justice indépendante et qui juge à égalité l'ensemble des citoyens».
Via son comtpe Twitter, la candidate d'Europe Ecologie - Les Verts à la présidentielle a par ailleurs «invité M.Chirac à tirer les conséquences de sa condamnation et de fait, à démissionner du Conseil Constitutionnel».
«Un soulagement pour ceux qui se sont battus contre l'impunité présidentielle»
Benoît Hamon, le porte-parole du PS a relevé sur BFM TV que cette condamnation était «une bonne nouvelle pour la démocratie française et la parfaite indépendance de la justice». Pour lui, le point satisfaisant, «ce n’est pas que Jacques Chirac soit condamné, c’est que la justice passe et qu’elle dise une chose simple: tout le monde est justiciable.»
«La justice est passée», a surenchéri François Hollande, lors d'une conférence de presse à Bondy (Seine-Saint-Denis), estimant qu'elle «doit passer pour que ne s'installe pas un sentiment d'impunité». Le candidat socialiste, pour qui l'ancien chef de l'Etat a envisagé de voter, a cependant indiqué avoir «une pensée pour l'homme Jacques Chirac».
Arnaud Montebourg a estimé dans un communiqué que «la décision de condamnation de l'ancien président de la République (était) un soulagement pour tous ceux qui se sont battus contre l'impunité présidentielle, maladie chronique et dangereuse du régime de la Ve République».
«Monnaie courante» à l’époque
Le monsieur Justice du PS, André Vallini s’est également réjoui sur BFM TV que «la justice [soit] passée», même «très tardivement», arguant que «c’est le problème du statut pénal du chef de l’Etat», qu’il juge «inacceptable». «On ne peut pas rester en l’état actuel avec un Président irresponsable», a-t-il insisté, alors que François Hollande prône une réforme de ce statut.
Bernard Debré, député UMP de Paris, est également revenu sur ce point. Prenant acte de cette condamnation, il a relevé sur BFM TV «qu’à cette époque c’était monnaie courante, quand on regarde ce qui se passait à l’Elysée». Il a posé toutefois le «problème de l’immunité présidentielle» qu’il juge légitime «pour les actes commis pendant la présidence de la République» mais «faut-il pour autant qu’ [elle] s’étende à des dates antérieures?», s’est-il demandé.
Pour François Fillon, il s'agit d'une décision qui «arrive vraiment trop tard, plus de 20 ans après les faits». Le Premier ministre, en déplacement à Sao Paulo, au Brésil, a estimé que le jugement «ne viendra pas altérer la relation personnelle qui existe entre les Français et Jacques Chirac». En effet, «les Français savent gré à Jacques Chirac de les avoir protégés à plusieurs reprises, d'avoir su les rassembler». Nicolas Sarkozy a estimé que l'«engagement constant» de Jacques Chirac lui «vaudra encore l'estime des Français».
Le Guen «abasourdi» par cette décision
Jacques Le Guen, député UMP du Finistère, s’est dit, lui, «abasourdi» par cette «décision» du tribunal, tout en la jugeant «respectable». Il pensait qu’une relaxe serait prononcée car «les faits reprochés correspondent à des événements anciens qui n’ont plus aucun intérêt». «On reproche au Président Chirac des emplois fictifs qui existaient dans tous les partis politiques. Alors attaquer ensuite en justice un homme qui a servi la France, je trouve cela désolant», a ajouté ce grand supporter de Jacques Chirac, sur BFM TV.
Plus tempéré, Jean-Louis Borloo a estimé sur RFI et France 24 que ce verdict prouvait «que notre démocratie fonctionne, que la justice s'applique à tous». Le président du parti radical s’est toutefois dit, «à titre absolument personnel», «touché pour lui et pour sa famille».
Réagissant à chaud sur I-Télé, Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis, a parlé d’une «volonté d’abattre un homme». Emu, il a lâché: «J’ai honte pour la justice de mon pays. [Au tribunal de Bobigny], on libère des voyous. Dans un pays comme le notre on ne doit pas condamner Jacques Chirac».
Enfin, Jean-Marie Le Pen, toujours sur BFM TV, a jugé cette «condamnation très grave». «Nous avons été présidés par un délinquant pendant 12 ans, et mon adversaire de 2002 est quelqu’un qui aurait dû être condamné à la prison», s'est-il agacé.
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